Mime,
J'ai lu avec intérêt ton message d'autant que je suis moi-même comme ton papa, maniaco dépressif, et ce depuis
13 ans. J'ai 51 ans, j'ai donc commencé un traitement à 38 ans.
Cette maladie a fait exploser ma vie, mon travail, mon mariage.
Pourtant même s'il m'a été difficile de tout perdre je me suis accroché à ce qui me restait mais 3 enfants, et si j'en ai beaucoup voulu à mon ex femme, il n'en demeure pas moins vrai, que j'ai fait l'effort de comprendre, que ce n'était pas une vie pour elle.
Les enfants ont compris sa décision de me quitter, MAIS ILS N'ONT PRIS PARTIS NI POUR L'UN NI POUR L'AUTRE.
Moi je ne suis pas aussi malade que ton papa, mais les raisons qui pourraient pousser ta maman à partir, sont les mêmes que pour moi.
Je supporte très bien le traitement, mais j'ai des difficultés de concentration. Un manque d'intérêt pour des choses qu'avant j'aimais.
En fait je te dis tout ça parce que, ton papa a sans doute besoin de se secouer, lui a encore sa femme... Et peut-être, la façon pour toi de l'aider est de le secouer, comme ma fille ainée l'a fait en son temps avec moi. Ne pas accéder à ses désiratas, et ne pas le plaindre, mais ceci sans méchancetés bien sûr.
Ma fille m'a guéri de mes humeurs changeantes, en me disant un beau jour :"Tu dis que tu m'aimes, tu as vu comment tu te conduits". Dès ce jour là, j'ai compris que je n'allais pas mourir, je n'avais pas un cancer, ni le sida que j'avais encore une vie... Je me suis repris en main, je sors, j'écoute de la musique, je m'informe sur les sujets d'actualités, je regarde la télé, je fais mes courses, je vais rendre visite à mes enfants, à Lyon, Marseille, ou Valenciennes. Ils viennent me voir pour les fêtes...
Toi et ta maman ne pourrez pas le guérir, mais le faire sortir de sa léthargie c'est possible. MAIS SURTOUT VIVEZ, VOUS MEMES VOTRE PROPRE VIE.
Tu dis que ton papa n'a pas choisi d'être malade...VOUS NON PLUS.Mime a écrit:
> Mon père est maniaco dépressif depuis toujours. Je n'ai pas le
> souvenir d'un père malade étant petite. A l'adolescence, j'ai
> compris que ça n'allait pas. Ma mère m'a toujours préservé,
> caché cette maladie. Elle a toujours aidé mon père le mieux
> possible en l'accompagnant au quotidien. En prenant de l'âge,
> mon père cumule les handicaps : surdité, rupture d'anévrisme...
> Ceci provoque chez lui en plus des traitement qu'il prend une
> lenteur, un vieillissement cérébral. Sa maladie le rend de plus
> en plus à la marge, hors de la réalité. Il a des lubies comme
> la religion et vous sort des petites phrases du style "pries
> pour nous pour notre voyage (10 mn en voiture!)" A 65 ans il en
> paraît 80. C'est très dur pour ma mère qui elle a 63 ans et est
> une retraitée dynamique. Il lui en veut beaucoup parce que
> c'est elle qui distribue les médicaments : il n'est pas capable
> de les prendre seul. Leur relation est conflictuelle au
> quotidien. J'en souffre parce que j'en ai marre de les voir
> souffrir. Chacun dans leur coin : lui pèse lourd pour les
> petites épaules de Maman et elle apparait comme un persécutrice
> pour lui (donne les médicaments, appelle le médecin, conduis la
> voiture..). Elle ne supporte plus es lubies, ses accès
> d'humeur. Je crois qu'elle aspire à une retraite normale. Je
> verrais bien mon père en laison de retraite : il y serait
> heureux : il parle bien avec les personnes âgées, a le même
> rythme qu'elles. Je n'ose même pas évoquer le suhet avec lui de
> peur de lui faire trop de mal. ette maladie nous fait tous mal
> : on a peur de le vexer car il n'a pas choisi d'être malade. ma
> mère n'ose pas s'en séparer parce qu'elle l'a choisi pour le
> meilleur ou le pire (en l'occurrence le pire!) et qu'elle sait
> qu'il ne peut s'assumer seul. Elle veut préserver tout le monde
> au détriment de sa vie à elle, de sa santé à elle. Coment
> puis-je les aider? J'ai dit à ma mère que si elle faisait le
> choix de le quitter je la suivrai, je la comprendrai et je ne
> lui en voudrais pas. Elle n'est pas prête à celà : elle a des
> principes et se sentirait trop coupable. Quels mots employer?
> Comment leur tendre la main. Chaque tentative de parole avce
> mon père devient délicate "ça va aujourd'hui?" "je ne vois pas
> pourquoi ça n'irai pas!" Merci de m'aider.